Je me souviens d'un we fabuleux d'écritures et de partages avec des copines d'atelier d'écriture:
nous étions allées, Virginie, Pascale, Elsa, Annie, Anne-Marie, Marie, Gabriela, Delphine
chez Christine à Mimizan
le 24 avril 2004, et en plus c'était donc mes 39 ans...
Béatrice l'animatrice de l'atelier Aleph, absente de ce we hors Aleph, nous avait concocté quelques suprises...
Nous étions donc arrivées à Mimizan le samedi matin pour un we totalement consacré à l'écriture.
Voilà donc quelques mots & photos du we... (suis le petit matelot du jour!) Le déjeuner à peine terminé, sans sieste, ni répit, nous avons repris l’écriture...
Pascale (que nous écoutons sagement ici) a sorti de son cartable vert d’élève studieuse, une enveloppe magique: l’enveloppe de Béatrice...l’enveloppe avec une proposition d’écriture...qui nous a plongées dans une grande perplexité pour le reste de l’après-midi.... Béatrice a dû bien rire en nous la concoctant!
Proposition d'écriture, : écrire une histoire avec ces 2 phrases:
-en début: après la guerre, il y eut une terrible pénurie de feux d’artifice
-en fin: des larmes irrépressibles se mirent à ruisseler sur ses joues. ....
Vertige de la plume et c'est parti!
"Après la guerre, il y eut une terrible pénurie de feux d’artifice; tant de bals eurent lieu dans les villages, dans les villes.
La paix retrouvée donnait terriblement envie de danser, de boire, de rire. D’ailleurs, ce soir-là, sur la place de ce petit village de Normandie, à la fête de la St Jean, au milieu de la foule en liesse, Elle ne vit que Lui: si beau, si rayonnant, si magnifique.
D’un coup, son cœur se mit à battre la chamade. Des yeux bleux indigo...
Toute étourdie, Elle sentit la foule tourner autour d’elle, comme une déferlante; et Lui, le beau soldat américain, au centre, immobile, accroché à son verre de whisky, seul, pensif.
Elle ne le quitta plus des yeux, pétrifiée. Elle se mit à rêver qu’Il l’enlaçait pour cette valse si légère, si joyeuse, Lui qui serait son amant de la St Jean...
Elle s’imaginait dans ses bras protecteurs, sa main plaquée au creux de ses reins, son regard bleu outremer plongé en Elle.... Légère, Elle tourbillonnait, sa robe blanche à fleurs bleues virevoltait. Quelle chaleur montait en elle!
Elle se sentait toute légère de bonheur quand d’un seul coup, bousculée brutalement par la foule, elle tomba, s’écorchant le genou et le coude. Elle eut du mal à se relever, quand, oh miracle!, surgit de cette masse agitée, un bras puissant qui la releva avec délicatesse.
Elle vit alors, des yeux magnifiques, outremer, lui sourire; elle sentit des bras protecteurs l’enlacer, une main douce l’entrainer dans le tempo de la valse légère et joyeuse.
Alors, toute bouleversée, toute abasourdie, elle fut submergée d’émotions, surprise-joie-peur-désir-timidité... Toute paniquée mais à la fois rassurée, Elle s’abandonna à Lui,...le beau soldat américain aux yeux outremer, ..., son amant de la St Jean; et alors, des larmes irrépressibles se mirent à ruisseler sur ses joues."
Dimanche matin:
Virginie sort de sa boite magique tout un lot de cartes postales, et nous revoilà, studieuses, confrontées à nos pages blanches!!
Il s’agit de choisir 2 cartes postales, et de tisser une histoire entre les 2; puis de retricoter l’histoire dans l’autre sens!!
Comme d’hab’, je prends le parti espiègle de retricoter surtout ....... enfin chut!!!
Carte 1: un dessin de cœur qui dit "l’amour est un baiser qui dure toujours", au dos la signature du Crédit Lyonnais "déposez votre liste de mariage au Crédit Lyonnais, pour le meilleur et le meilleur sur happy-liste-creditlyonnais.fr"
Carte 2: inventer un nouveau langage "soyez-inspire.com"... .............
Vertige de la plume, vertiges de l'amour, et c'est reparti! "
"l’amour est un baiser qui dure toujours, ... commençons par nous marier, on verra bien si ça dure toujours! ..... pour le meilleur et le meilleur, disait la pub du Crédit Lyonnais..."
Elle déposa donc sa liste de mariage au Crédit Lyonnais sur happy-liste-creditlyonnais.fr
Il restait tout à organiser: le compte à rebours sur 100 jours pouvait commencer!
"l’amour est un baiser qui dure toujours", ... oui enfin, la première fois qu’il l’avait embrassée, elle n’avait pas pensé qu’aujourd'hui elle sortirait du Crédit Lyonnais, avec une liste de mariage!
Elle se souvenait de ce premier baiser, comme si c’était hier...
C’était en Normandie, au bal de la St Jean, après la guerre, pendant cette terrible pénurie de feu d’artifice....
Le beau soldat américain, accroché dans la foule à son verre de whisky, l’avait ramassée d’une chute dans la foule tourbillonnante. Il l’avait enlacée et entraînée dans une valse légère et heureuse.
Elle n’avait vu que ses yeux outremer et déjà son cœur battait la chamade. Dans la chaleur estivale, emportée par la foule, par son amant de St Jean, elle pleurait d’émotions, dans sa robe légère, blanche à fleurs bleues. Il l’avait embrassée. Elle était conquise, heureuse, abandonnée, prête à tout pour lui....
Ils avaient vécu un été d’amour fou, tendre & torride.
Mais, un matin, elle se réveilla, seule.
Il était parti en laissant juste un petit mot: il reviendrait la chercher pour l’épouser, mais il fallait d’abord qu’il retourne en Amérique pour régler quelques affaires...
C’était le 11 septembre 1946.
Des larmes irrépressibles se mirent à ruisseler sur ses joues, pendant des jours et des semaines...
Elle avait passé sa vie seule, à inventer un nouveau langage: elle était devenue un écrivain, au fil des livres, réputée par sa sensibilité et son talent à tisser de fabuleuses histoires d’amour.
Et même, en l’an 2000, alors qu’elle avait 74 ans, toujours pétillante et malicieuse, elle surfait sur les vagues avec sa planche géante "le Baobab", et elle surfait aussi sur les vagues d’internet.
Elle avait créé un site www.soyez-inspire.com: elle collectait les histoires d’amour, les histoires de vie, celles des autres, toutes plus tourbillonnantes les unes que les autres.
Un jour, elle reçut un e-mail très énigmatique, où un inconnu, un américain, lui donna RV à un bal de la Saint Jean en Normandie.
Son cœur se mit à battre la chamade, mais elle avait perdu tout espoir. Pourtant, elle alla à ce bal, légère avec sa robe blanche à fleurs bleues.
Eh Oui, il était là! accroché à son verre de whisky, elle le reconnut sans hésiter dans la foule, ses yeux outremer toujours aussi magnifiques.
Il l’enlaça et la fit virevolter dans une valse légère.
Il lui demanda si elle voulait devenir sa femme; elle dit oui sans hésiter, emportée par la foule tourbillonnante.
Et la voilà, aujourd'hui, 1 juillet 2000, jour de la Saint Th....., à 74 ans, elle sortait du Crédit Lyonnais avec sa liste de mariage.
"l’amour, c’est un baiser qui dure toujours" disait la pub: ... c’était donc vrai alors!"
Voilà c'était la gourmandise de mots du jour... C'est dingue comme la plume peut être malicieuse...!
Aleph, j'en ai déjà parlé ici avec les Quesadillas en logo-rallye...
Il y a des ateliers d'écritures à Paris, à Bordeaux, à Toulouse etc Aleph-écriture.
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