Communiqué de presse
Chambres d'agriculture : L’Europe détricote le cadre de la Politique agricole commune.
Soyons responsables dans nos choix nationaux !
Le conseil agricole "agriculture et pêche" a aujourd'hui mis un terme à plusieurs mois de négociation
sur la première politique intégrée de l'Europe : la politique agricole commune. Si certains
infléchissements significatifs sont à mettre aux crédits du débat politique, l'orientation initiale de
libéralisation du système actuel a été consacrée, pour fallacieuse qu'elle soit !
Alors que les marchés agricoles n'ont jamais été aussi volatiles et incertains, que nombre d'institutions
transnationales en appellent à la régulation, l'Europe a persisté à considérer que la loi de
"l'ajustement spontané" de l'offre et de la demande peut permettre à son agriculture de
répondre aux défis qui se posent à elle : sécurité alimentaire, équilibres environnementaux et sociétaux
des territoires, sécurité sanitaire pour les consommateurs.
Elle amplifie la réforme de 2003 et détricote méthodiquement tous les outils de gestion des
prix et la production agricole qu'elle avait mis en place pour sécuriser ce secteur stratégique, celui de
l'alimentation.
Les prix minimum garantis sont remisés au rang des outils désuets, le principe de la
jachère supprimé, les quotas laitiers vidés de leur substance par une augmentation des volumes qui
pèsera lourdement sur un marché d'ores et déjà excédentaire. Ces orientations sont erronées et
lourdes de conséquences pour l'avenir.
Toutefois, le nouveau dispositif qui s'appliquera à partir de 2010 va permettre – si les Etats nationaux
en font le choix – de procéder à des réorientations des aides du "premier pilier de la PAC" en
faveur notamment de l'élevage ovin et bovin valorisant les prairies et des productions qui
pourraient être fragilisées. Ces ajustements apparaissent de nature à limiter les distorsions entre
producteurs et à mieux justifier ces soutiens vis-à-vis de la société.
Mais ces possibilités de rééquilibrage s'accompagnent d'une érosion conséquente de ces aides,
avec une baisse de 10% à l'horizon 2011.
Leur impact en sera considérablement affaibli, et
d'abord pour les productions et les exploitations les plus fragiles et les plus respectueuses de
l'environnement. D'autre part, cette baisse ne sera pas compensée par le renforcement prévu
du "deuxième pilier de la PAC", les mesures en faveur du développement rural. En effet, la nature
même de ces aides vise avant tout à compenser des surcoûts. Leur augmentation ne pourra donc
conforter durablement le socle économique de l'activité agricole sur l'ensemble des territoires.
Pour autant, la prochaine étape sera décisive : celle des choix au niveau français tant sur les
curseurs que sur les budgets.
Elle ne pourra malheureusement pas pallier les déficiences structurelles de la nouvelle PAC !
Mais d'elle dépendent l'avenir de pans entiers de l'agriculture hexagonale, la
préservation de sa diversité et de sa performance et sa légitimité vis-à-vis de nos concitoyens.
Emparons-nous de cette opportunité pour redonner du sens à cette politique et la sécuriser
au-delà de 2013.
Fortes de leur ancrage unique sur l’ensemble du territoire et de leur expertise dans les domaines
agricoles, économiques et environnementaux, les Chambres d'Agriculture continueront à plaider
activement pour des arbitrages dans le sens de l’intérêt général, de l'agriculture, des citoyens et des
consommateurs.
Contacts Presse
Assemblée Permanente des Chambres d'agriculture
Marie BESSON – Tél : 01 53 57 11 37
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Agence Albertine & Media - Tél : 01 48 24 04 50
Bertrand de Tilleul – [email protected]
Clémence Rouzaud – [email protected]