Comme annoncé de multiples fois, cette semaine,
c'était le grand raout de l'Europe agricole avec le grand Conseil des Ministres européens de l'agriculture.
Résultats des courses:
ça a bien valsé!
Le concept global,
c'est de mettre tout le monde au pas,
... et au même pas interplanétaire,
celui de la logique de marché mondial,
pour arriver à supprimer toute forme de gestion collective.
Horizon 2013.
Moralite: les paysans d'Europe vont devoir apprendre vite & bien à marcher au pas de l'économie de marché.
Ceussent ki veulent pas comprendre ou rester sous leur clocher, vont se retrouver assez illico dans le fossé.
Souvenez-vous, dès le réveil du jour de l'An, Mariann disait:
"les agriculteurs vont devoir chercher un job d'appoint".
Bruxelles dit:
"Le Conseil soutient la proposition de la Commission destinée à améliorer le système de la conditionnalité."
Et là Mariann, elle est contente:
«Je me réjouis que les ministres de l’agriculture apportent leur soutien à ma proposition d'amélioration et de simplification de la conditionnalité»,
a déclaré Mme Mariann Fischer Boel, membre de la Commission chargé de l’agriculture et du développement rural.
«La conditionnalité est au cœur de notre PAC réformée. Je suis tout à fait consciente que de nombreux agriculteurs sont très mécontents du système. Mais il est juste, nécessaire et doit être maintenu.
Cela ne signifie cependant pas que nous ne puissions pas modifier le système pour en améliorer l’efficacité.»
Kesako conditionnalité?
La conditionnalité est l'une des pierres angulaires des réformes de la PAC intervenues en 2003.
Elle prévoit la possibilité de réduire, totalement ou partiellement, les paiements directs octroyés aux agriculteurs lorsque ces derniers ne respectent pas les normes.
Elle comporte deux volets: les «exigences réglementaires en matière de gestion» (ERMG) et les «bonnes conditions agricoles et environnementales» (BCAE).
Les ERMG reposent sur 19 textes législatifs, alors que les États membres doivent définir les normes des BCAE sur la base d’un cadre communautaire.
Alors je vous fais un résumé direct live,
sachant qu'au fil des prochains mois, nous remettrons sur le tapis étoilé bleu ces sujets:
Stella se passionne pour la politique européenne ... et en plus, les commissairezeuropéens ont leur blog aussi....
• Une seule OMC pour tous les produits:
Les 21 Organisations communes de marché (OCM), régissant actuellement les ventes et les subventions pour tous types de produits agricoles,
seront remplacées par une seule OCM.
Ce règlement communautaire unique sera composé de 198 articles, au lieu de 41 règlements comportant au total plus de 600 articles.
Les OCM vin et fruits et légumes, les deux dernières à n'avoir pas encore été réformées, seront intégrées ultérieurement à cette OCM unique.
L'organisation du marché unique avec la protection des consommateurs, voilà le fil conducteur des Ministres.
Monsieur Seehofer, le ministre allemand, président de la Commission jusqu'au 30 juin, est content, c'est déjà ça.
Bruxelles dit:
"Simplification de la politique agricole commune: le Conseil approuve l’«organisation commune de marché unique» . "
• Question poisson, on sauve l'anguille et tout est préparé pour sauver le cabillaud de la mer baltique.
Je savais pas que c'était si important comme problème.
Mais que se passe-t-il pour le thon au pied de Ma Rhune?
Christine Lagarde notre nouvelle Ministre de l'Agriculture ET dela PECHE n'a pas manqué de défendre nos intérêts pour le thon rouge:
l'activité pourra se poursuivre dans des conditions convenables.
J'ai d'ailleurs vu jeudi au Midi pile de France 3 Aquitaine le Président du Comité d'Aquitaine des filières maritimes: il semblait satisfait.
• Les traces d'OGM dans le Bio:
le seuil de 0,9 % de présence accidentelle d'OGM est autorisé dans l'alimentation biologique. Bof-Bof....
Les écolos ne sont pas contents et moi,... suis dubitative...
Les denrées alimentaires ne pourront porter un logo biologique que
si au moins 95 % des ingrédients sont biologiques (au lieu de 70% précédemment).
L'utilisation du logo biologique européen sera obligatoire.
L'idée générale, c'est de maintenir un haut niveau de qualité du bio sur le modèle allemand réputé.
Bruxelles dit:
"le nouveau règlement est destiné à stimuler le développement du secteur de l'alimentation biologique en Europe."
• Question maïs, ... bernique les sous!
Bruxelles dit:
"les ministres décident de mettre un terme à l'intervention publique pour le maïs."
• Question beurre, ... va falloir arrêter d'en manger, car ya plus de stock & plus de soutien à la filière laitière...
bonjour la montée des prix sur la galette pur beurre & tutti quanti de biscuits!!
• Question veau, vache, ...un veau aura le même âge partout en Europe:
en résumé, moins de 12 mois.
Oui ça parait idiot mais lisez plutôt toute l'explication.
Bruxelles dit:
"Le Conseil «Agriculture» a donc adopté la proposition de la Commission établissant des dénominations de vente qui devront être utilisées
dans chacun des États membres
pour la commercialisation de la viande issue de bovins appartenant aux catégories 0-8 mois et 8-12 mois
et imposant parallèlement l’indication de la catégorie d'âge des animaux à l’abattage.
Pour la viande provenant de la première catégorie, la dénomination de vente sera «veau, viande de veau». Quant à la viande issue de la seconde catégorie, elle répondra à la dénomination «jeune bovin, viande de jeune bovin».
Ainsi, les termes «veau, viande de veau» ou toute autre nouvelle dénomination dérivée des dénominations de vente définies dans la proposition ne pourront pas être utilisés pour l’étiquetage de viande issue d'animaux âgés de plus de douze mois."
Quand je pense que j'avais une histoire comme pour les spaghettis à Bologne,
du genre "quand j'étais petite, je croyais qu'une génisse c'était..."
...ben comme quoi ... même Mariann, elle en perd son latin, dans la blanquette de veau!!!
• Accord sur l'OCM des fruits & légumes
Les 1,4 millions de producteurs de fruits et légumes de l'UE bénéficieront d'un budget communautaire inchangé à 1,5 milliard d'euros par an, mais avec des moyens renforcés pour gérer les crises de surproduction et pour promouvoir leurs produits.
Bruxelles dit:
"la réforme du secteur des fruits et légumes permettra d'accroître la compétitivité, d'encourager la consommation, d'atténuer les crises de marché et d'améliorer la protection de l'environnement."
La réforme rentrera en vigueur en 2008.
Voyons la réaction à chaud de notre François Lafitte, le président du BGSO,
au micro-plume de Jacques Ripoche, en direct du journal Sud-Ouest, ce jeudi:
" « Satisfaction mesurée » après l'accord sur l'OCM.
La réforme prévoit notamment un délai de deux ans pour la mise en oeuvre du découplage des aides qui ne seront plus accordées au kilo.
Le Conseil des ministres européens de l'Agriculture a trouvé, mardi soir à Luxembourg, un compromis sur la réforme de l'Organisation commune de marché (OCM).
Le nouveau texte sera applicable à partir de janvier.
Dans la région, on a suivi avec beaucoup d'attention le déroulement de ce sommet.
En effet, on s'était beaucoup impliqué dans la phase préparatoire.
Soit par le biais de l'Assemblée des régions européennes fruitière, légumières et horticoles AREFLH,
Soit par l'intermédiaire de la Fédération des comités de bassin économique fruits et légumes que préside le Landais François Lafitte, par ailleurs président du Comité de Bassin du Grand Sud-Ouest.
Leur approche, relayée par la députée Béatrice Patrie,
présidente de l'intergroupe fruits et légumes à Strasbourg,
avait recueilli un écho favorable auprès du Parlement européen, qui avait rendu un rapport en ce sens.
Lundi, ces différentes parties avaient dit leur crainte vis-à-vis des propositions de la Commission européenne, misant sur les Conseil des ministres pour les amender.
Hier, François Lafitte a résumé le sentiment de la filière devant le compromis de Luxembourg par l'expression de « satisfaction mesurée ».
Les points de satisfaction, a-t-il expliqué, portent sur le fait que « le programme opérationnel des organisations de producteurs reste au coeur du système » et que l'on a « introduit des mesures pour la gestion et la prévention des crises ».
Pas assez.
Ainsi, en cas de crise, « le remboursement des intérêts et du capital d'emprunts contractés devient éligible».
Cette éligibilité s'inscrit dans les limites de l'enveloppe du programme opérationnel,
mais, souligne François Lafitte,
cette enveloppe est « améliorée » passant de 4,1 à 4,6 % de la valeur produite commercialisée (VPC, le « chiffre d'affaires » des fruits et légumes dans l'Europe communautaire).
On reste toutefois loin des 6 % que demandait la filière, ce qui la retient d'exprimer une satisfaction totale : « l'Europe investit, mais beaucoup plus qu'avant » constate François Lafitte, lequel considère qu'un secteur représentant « 17 % de la valeur agricole européenne » mérite mieux.
S'agissant des mesures agro-environnementales (harmonisation des fruits et légumes sur le régime général de la PAC), la filière note qu'elles ne compteront que pour 10 % du programme opérationnel, contre 20 % proposées par la Commission européenne.
Concernant les produits transformés, un délai de deux ans est accordé pour la mise en oeuvre du découplage des aides qui ne seront plus accordées au kilo comme précédemment.
Le pruneau d'Agen est particulièrement concerné.
Enfin, indique François Lafitte, la profession est satisfaite de l'annonce d'une politique de soutien à la consommation de fruits et légumes, notamment à travers le public scolaire."
Pour approfondir son propos, vous pourrez aller lire le site de l'AREFLH avec la conférence de presse de Béatrice Patrie avec François Lafitte & Guy Saint Martin de ce lundi 11 juin au Conseil Régional d'Aquitaine.
Voilà!
La boucle est bouclée,
ça nous ramène aux fermes pédagogiques de lundi à Bologne,
et
je dois vous annoncer
en scoop direct live
le 5 juillet,
nous visiterons la ferme pédagogique BIO de Bernard Lafon à Sadirac, Oh!LégumesOubliés.
Et vous voyez quand je vous dis qu'on va bien rigoler à Marciac en Août, avec l'Université d'été de MAA pour réfléchir à:
"Agricultures et territoires ruraux :
quelle politique agricole et rurale européenne voulons-nous ?"
....
Quel marathon agricole cette semaine!!
De réforme en réforme: vers une agriculture européenne durable... ??? ... l'avenir le dira.
En attendant, notons que:
"Le budget réservé à l’agriculture et au développement rural représente aujourd’hui près de 50 milliards d’euros par an, soit un peu moins de 50 % du budget total de l’Union.
Pourtant, une grande partie de la population (58 % selon un récent sondage Eurobaromètre ) considère que la part du budget consacrée à l’agriculture devrait au moins rester la même, sinon augmenter.
L'eurobaromètre? kesako?... 70 pages pas très digestes... on y reviendra!